Le pays de Tronçais par la diversité de ses environnements est un joyau qui abrite de nombreuses espèces animales d’exception qu’il faut impérativement préserver.
Aperçu en quelques exemples
– Cerf, chevreuil, sanglier, renard, chat forestier, loutre.
– Aigle botté, autour des palombes, busard Saint-Martin, Guêpiers d’Europe, Huppe Fasciée, retour de la cigogne noire.
– La plus importante colonie française de chauves-souris Grand Murin connue en France.
– Insectes saproxyliques comme le Grand capricorne, le Taupin violacé…
Habitant du Pays de Tronçais depuis vingt ans et auteur photographe, mon travail photographique est essentiellement tourné vers la nature et l’environnement. J’ai constaté au fil des années des changements importants des paysages avec le démembrement du bocage ; mais également des méthodes agricoles souvent de plus en plus destructives pour la nature.
– Arrachage de nombreuses haies.
– Pas d’entretiens des arbres de haies, qui dépérissent.
– Taille au broyeur réalisé de manière inconsidérée, en mauvaise saison…
– Utilisation très abusive d’herbicide pour contrôler la croissance des haies, qui abouti à l’appauvrissement des espèces végétales présentent, à la raréfaction des insectes et d’un grand d’espèces d’oiseaux.
– Drainage systématique des terres de culture même si c’est totalement inutile dans la plupart des terres du Bourbonnais. Cultiver du maïs à grande échelle en Pays de Tronçais est du n’importe quoi !
– Bouchage, non-entretien, drainage des mares sont très nombreuses dans la région.
Ces actions sur l’environnement peuvent paraitre anodines au quotidien, mais les années parlent.
En 20 ans la forte dégradation est incontestable. Les solutions existent pourtant, les programmes de suivis, les chartes de bonnes conduites intégrant les agriculteurs, les communes. La rénovation à grandes échelles des mares et chemins par exemple existent pourtant dans de nombreuses régions de France. Ces programmes coordonnés fonctionnent ailleurs, alors pourquoi pas ici et donneraient aussi une cohérence renforcée de territoire au Pays de Tronçais.
La qualité actuelle de la production de bois à Tronçais, mondialement connue est l’héritage et le résultat de l’exploitation en futaie régulière du massif domanial depuis 1830. L’existence de cette belle forêt telle telle que nous la connaissons aujourd’hui repose sur 200 ans de gestion régulière et d’une continuité d’aménagement. Cette gestion est aujourd’hui remise en cause par le guide de la chênaie atlantique appliqué à Tronçais par l’ONF.
Le classement par l’ONF de Tronçais en forêt d’exception en 2011 permettra de mener quelques actions d’aménagement touristique par exemple, et aussi le classement de certains chênes remarquables, la prise en compte de la biodiversité sur des points ciblés. L’ONF pratique une communication efficace autour de la forêt de l’accueil du public, et de sa gestion responsable.
Les habitants, les professionnels du bois et même certains personnels ONF osent le dire. Cette nouvelle gestion entraine de profondes modifications sur la forêt avec des conséquences induites énormes sans qu’elles soient maitrisées à cours terme, alors à moyen et long terme ???
Je vous propose un reportage sur le débardage à Tronçais en 2012
– Le cloisonnement des parcelles, 18, 36, et même 6 mètres à Tronçais aboutira à une surface de layons d’environ 30% de la surface totale du massif avec des conséquences directes graves :
– Explosion de l’usage du broyage mécanisé pour entretenir les nouveaux layons, par conséquent de la pollution directe.
– Sol des layons découvert qui donne une sensibilité accrue aux excès climatiques comme les fortes précipitations avec plus d’érosion, l’Augmentation de l’évaporation des sols découverts qui entraine une grande sensibilité aux sécheresses répétées, surtout pour les arbres de bordures de layons et comme ils sont tous les 6 mètres.
Ses quelques points sont déjà très alarmants pour une si belle forêt que l’on est en train de mettre en pièce ; perdant ainsi pour des décennies son aspect un peu sauvage même s’il faut être conscient que Tronçais est une forêt cultivée qu’il faut bien sûr exploiter, mais de manière pérenne. Les conséquences de cet aménagement sur les arbres sont beaucoup plus préoccupantes, et quand les premiers symptômes graves apparaitront il sera trop tard. Quel dommage !
Aura-t-on un jour les résultats des suivis et des études menés sur cette nouvelle manière de ‘cultiver Tronçais’ pas sûr, l’ONF est une grande muette où les intérêts passent avant les arbres. N’oublions pas, la forêt de Tronçais est un bien public, à ce titre sa méthode de gestion nous cocerne, nous avons le droit et le devoir de suivre et d’influer sur la manière dont elle est exploitée.
Les «actions d’amélioration des coupes» nommées avec soins en ces termes par l’ONF permettent d’intervenir plus souvent dans les parcelles en abaissant la densité de chêne dans les parcelles, c’est-à-dire de couper plus de bois commercialisable, les chênes n’ont alors que 40 ans au dépressage des parcelles. Ce travail est mécanisé, les engins qui interviennent appelés « Débusqueur » pèsent 20 tonnes, il passe partout, mais le résultat dans les parcelles est effrayant, tassement du sol, éraflement des troncs d’arbres sur pieds, destruction des points humides en forêt… Les conséquences à moyen terme sur l’environnement forestier sont extrêmement négatives sur le sol, sur les arbres restant en place, mais ausssi sur la flore, la micro-faune et la faune.
Le cloisonnement intensifié de la forêt de Tronçais (en vue de la mécanisation accrue au débusqueur) avec un layon tous les 6 mètres est une mesure actuellement en cours de réalisation à Tronçais dans les jeunes peuplements et en forêt de Soulongis où le résultat est effrayant.
l’ONF terminait sa conférence de mai 2010 ainsi, Tronçais est bien un chef d’œuvre, mais certainement pas en péril. Ils ne doutent de rien !!
Autre extrait de de la conférence ONF de mai 2010
Il est également essentiel de rétablir un bon équilibre forêt gibier. Si les surpopulations de grand gibier peuvent compromettre le renouvellement des peuplements, elles sont également très néfastes à la diversité végétale. Les augmentations actuelles de plan de chasse relatif à l’espèce cerf sont à poursuivre pour revenir à un équilibre acceptable.
Ce qu’il faut savoir à propos des dégâts de cerfs en forêt de Tronçais
En juin 2011, lors d’une conférence du groupe Faune Sauvage en Pays de Tronçais, un responsable ONF à qui il était demandé quelles étaient à ce jour et sur les 20 dernières années les dégâts de cerf constatés, le responsable a répondu que l’ONF n’avait pas réussie à mettre en évidence des dégradations majeures sur les peuplements de Tronçais. Incroyable !!! Alors que l’on parle de surpopulation dans la conférence ONF de mai 2010.
Je vous invite à consulter le site web du groupe Faune Sauvage en Pays de Tronçais qui travaille de manière approfondie sur la gestion du cerf dans le pays de Tronçais.
Encore une fois la politique de communication de l’ONF est très bonne, « il faut tuer plus de cervidés pour maîtriser sa population et protéger les arbres » …
Elle s’engage dans des actions emblématiques, mise en réserve de l’ancienne futaie Colbert, protection de certains vieux arbres, ces actions ne sont pas à négliger, mais cache le problème de fond, la gestion forestière de l’ensemble du massif qui tend actuellement à réellement dégrader la forêt.